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La présence d’imidaclopride dans les sirops de nourrissement responsable du CCD ?

Un article paru dans Le Figaro du 6 avril 2012, et signé par Yves Miserey, présente le rapport d’une expérimentation américaine sur l’alimentation de ruches à partir de sirop de glucose de maïs traités Gaucho (imidachlopride).

Le sucre de maïs dont les apiculteurs américains nourrissent les ruches pendant l’hiver contient un insecticide fatal aux abeilles.

Les apiculteurs américains ont l’habitude de nourrir leurs abeilles avec du sucre. C’est une pratique courante dans le monde apicole. En effet, en récoltant le miel amassé par les abeilles durant la belle saison, l’apiculteur leur dérobe une bonne part de leurs réserves de nourriture pour l’hiver. Aussi, pour qu’elles ne dépérissent pas, il doit leur donner du sucre dans un nourrisseur à l’intérieur de la ruche. Une étude conduite par des chercheurs de l’école de santé publique de Harvard révèle qu’aux États-Unis cette pratique pourrait avoir des effets catastrophiques sur les abeilles (Bulletin of Insectology, juin 2012). Ils n’hésitent pas à affirmer qu’elle pourrait être à l’origine du syndrome d’effondrement des colonies d’abeilles (CCD) qui frappe le pays depuis 2007.

Aux États-Unis, le sucre donné aux abeilles est fait à base de maïs. La variété la plus cultivée là-bas est vendue sous forme de semences enrobées d’une pâte contenant de l’imidaclopride, une molécule insecticide. Cette nouvelle classe d’insecticides sont dits systémiques, la formule active étant distribuée dans toute la plante par l’intermédiaire de la graine. Considérés au départ comme une avancée, ils ont été mis sur le marché au début des années 1990 mais, depuis, ils sont accusés de décimer les abeilles.

L’imidaclopride est donc présente à très faibles doses dans le sucre donné aux abeilles nord-américaines. Pour mesurer ses effets sur les insectes, les chercheurs ont nourri plusieurs ruches avec du sucre de maïs, avec de très faibles concentrations d’imidaclopride. Après trois mois, toutes les abeilles étaient encore vivantes. Après six mois, 15 ruches sur 16 étaient mortes. La seule encore vivante était celle dont le sucre de nourrissage ne contenait aucune trace d’imidaclopride. « Les ruches mortes ressemblaient à celles touchées par le CCD. Vides, avec du miel et du pollen et quelques rares jeunes abeilles », explique un communiqué de l’école de Harvard.

« Les apiculteurs américains donnent beaucoup de sucre à leurs abeilles », note Bernard Vaissière, (Inra/Avignon). Le sucre donné aux abeilles dans notre pays pendant l’hiver contient-il aussi de très faibles doses d’imidaclopride ? « C’est possible car les betteraves cultivées en France sont traitées avec du Gaucho (le nom commercial des semences enrobées d’imidaclopride, NDLR) », avance Axel Decourtye, (lnra/Avignon). À voir donc.
Les firmes freinent des quatre fers

Une chose est sûre : dans la polémique sur les causes de la disparition des abeilles, le vent est en train de tourner. Les firmes phytosanitaires ont longtemps fait valoir qu’aucune étude scientifique ne montrait les méfaits des pesticides sur les abeilles. Mais le fait qu’à partir de 2007, les Américains ont investi beaucoup d’argent dans la recherche contre le CCD a changé la donne. Les scientifiques ont arrêté de faire du surplace.

La publication de deux études la semaine dernière dans la revue Science marque une étape. Et ce n’est pas fini, d’autres études aboutissant à des conclusions similaires vont prochainement être publiées. En effet, plusieurs laboratoires américains ont reçu des fonds importants pour étudier les interactions entre les agents pathogènes et les pesticides chez les abeilles. L’association des deux facteurs serait catastrophique, selon les informations qui ont déjà filtré.

La mise au point de puces RFID ultralégères par Axel Decourtye ouvre des perspectives nouvelles (Science, 30 mars 2012). Elles permettent en effet de suivre les déplacements d’une abeille individuellement. « Or, actuellement on est incapable de tester de manière sérieuse la toxicité des insecticides en plein champ. On ne sait même pas où vont les abeilles car elles ont une aire de butinage de dix kilomètres », explique Bernard Vaissière. Les firmes jouent d’ailleurs là-dessus pour affirmer que telle ou telle de leurs molécules n’est pas toxique.

Une réunion récente de la Society of Environmental Toxicology and Chemistry (SETAC) montre que les industriels vont freiner des quatre fers pour que l’évaluation des pesticides ne change pas. Ils ont rejeté la possibilité de tester la toxicité des molécules en plein champ en faisant appel à des abeilles solitaires (des osmies) dont le rayon de butinage ne dépasse pas 250 m. Si des progrès sont faits, ils se feront donc attendre.


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